Communiqués
1 novembre 2023
Communiqués
1 novembre 2023
Montréal, le 1ernovembre 2023 —La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), regrette le changement de cap du gouvernement qui a annoncé un maintien des seuils d’immigration actuels pendant deux ans, après avoir tenu une consultation qui devait déboucher sur une vision ambitieuse pour les quatre prochaines années. La FCCQ souligne que les attentes des employeurs qui sont confrontés à une pénurie de main-d’œuvre étaient élevées et que l’annonce d’aujourd’hui n’aidera pas les entreprises québécoises.
Un débat qui demeure en suspens
« La FCCQ avait salué l’ouverture du gouvernement afin d’aborder les réels problèmes de notre approche sur l’immigration. Le gouvernement a investi des centaines de millions de dollars afin d’améliorer la capacité d’accueil du Québec et de ses régions et a mis en place Francisation Québec afin de corriger les lacunes des parcours de francisation. En appelant au statu quo des seuils d’immigration, nous comprenons que le gouvernement n’a pas confiance dans les mesures qu’il a lui-même mises en place depuis 2018. », a affirmé Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
L’intention de rappeler la société civile à redébattre de planification de l’immigration en 2025, alors que le Québec sera à la veille d’une année électorale, préoccupe grandement la FCCQ. Le passé nous a démontré qu’il est important de choisir le moment et la façon de tenir des débats sociaux aussi importants. Les consultations de cette année démontrent la capacité du Québec à parler de tels sujets de façon sereine lorsque les bonnes conditions sont réunies, nous craignons que ce ne soit pas le cas dans 2 ans.
« Les membres de la FCCQ sont unanimes : les employeurs ont besoin d’une plus grande prévisibilité sur la rétention des travailleurs immigrants. En maintenant les seuils d’immigration permanents artificiellement bas et en ne les établissant que pour deux années, les employeurs seront forcés de se tourner encore davantage vers des immigrants temporaires afin de pouvoir leurs postes vacants » a souligné Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
La déclaration du gouvernement quant à l’examen de mesures visant à limiter le renouvellement des permis de travailleurs étrangers temporaires ne maîtrisant pas suffisamment le français ne survient pas à un moment opportun. Il est impératif de résoudre les enjeux des processus d’immigration permanente avant de penser à un quelconque resserrement de l’accès à l’immigration temporaire.
De plus, le gouvernement n’a lancé que très récemment un appel à des projets de recherche visant à mieux identifier et quantifier la capacité d’intégration du Québec et de ses régions. Pour la FCCQ, il est inconcevable d’imaginer tenir une nouvelle série de consultations sans le bénéfice des apprentissages qui découleront de cet appel à la recherche.
Des avancées avec le Règlement sur l’immigration, mais quelques bémols
Sur l’adoption du Règlement sur l’immigration, la FCCQ salue la plus grande ouverture à l’immigration permanente pour les candidats moins qualifiés. Il est important de souligner que ce changement pourrait permettre une meilleure adéquation entre les besoins de main-d’œuvre et d’immigration.
Cependant, rien dans les changements au Règlement sur l’immigration annoncés aujourd’hui ne nous laisse entrevoir que le Québec pourra compétitionner à armes égales avec les autres provinces canadiennes dans l’attraction des immigrants francophones. Immigrer au Québec continuera d’être plus long, plus compliqué et plus cher que d’immigrer ailleurs au Canada.
De plus, la FCCQ ne peut passer sous silence l’exclusion des étudiants étrangers qui ont choisi de poursuivre leurs parcours académiques dans des institutions d’enseignement anglophones du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), volet diplômés Québec.
« Actuellement, le message qui est envoyé aux étudiants étrangers des universités anglophones est celui de persona non grata même s’ils démontrent une maîtrise suffisante du français. Nous croyons que ces étudiants devraient bénéficier du même avantage que celui accordé aux diplômés des institutions francophones, surtout s’ils ont appris le français. Pourquoi défavoriser ces futurs travailleurs si ceux-ci ont appris la langue de Molière et qu’ils désirent prendre part à notre économie et par le fait même, pourvoir des postes vacants ? » a conclu Charles Milliard.
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