Lois et règlements

Lettres ouvertes

5 septembre 2024

Rentrée politique entre espoir et inquiétude pour nos entreprises

L’automne qui s’amorce marquera déjà la mi-mandat du gouvernement et on sent bien que le réservoir d’idées de réformes et de projets de loi n’est pas encore épuisé. Pour le milieu économique que nous représentons, c’est encourageant de sentir que des changements nécessaires continueront d’être menés. Toutefois, une préoccupation demeure : est-ce que l’économie québécoise, à commencer par nos PME, sortira gagnante de ces initiatives?

Faut-il le rappeler, le contexte économique demeure incertain et plusieurs entreprises ont dû mettre la clé dans la porte ces derniers mois, à défaut d’être en mesure de régler les factures. Des paiements qui par ailleurs ont passablement augmenté, étant donné des taux d’intérêt ainsi que des coûts d’exploitation beaucoup plus élevés.

Dès le départ, c’est la réforme très attendue du secteur énergétique, promise depuis les dernières élections, qui retiendra inévitablement l’attention. Loin d’une « privatisation » brandie par certains intervenants, le projet de loi 69 du ministre Pierre Fitzgibbon consolide le rôle central d’institutions publiques comme Hydro-Québec et la Régie de l’énergie.

On sent une volonté réelle de moderniser l’encadrement du secteur pour s’adapter au double défi de la demande engendrée par la décarbonation et du manque d’électricité pour la combler. La crainte est que tout le monde gagne dans cette réforme… sauf nos entreprises québécoises en se faisant refiler la facture des hausses de tarifs d’électricité.

La création de nouvelles agences est la tendance de 2024. Après Santé Québec, ce sera au tour de Mobilité Infra Québec de faire l’objet de débats. Là encore, il faut saluer l’objectif de la Vice-première ministre Geneviève Guilbault d’accélérer la réalisation de projets qui permettront de répondre à nos besoins de décarbonation et de mobilité. Ce qui demeure préoccupant, c’est de savoir si la nouvelle agence « MIQ » va s’ajouter aux nombreux organismes ayant déjà un rôle dans la gestion des projets de transport, dont l’ARTM dans le Grand Montréal.

Évidemment, une rentrée politique ne serait pas complète sans des débats polarisants sur l’immigration et la main-d’œuvre. C’est toutefois la réforme annoncée du droit du travail, annoncée par le ministre Jean Boulet, qui doit figurer sur l’écran radar tant des travailleurs que des employeurs. Considérant la nature toujours délicate des relations de travail, ce qui peut représenter une avancée pour l’un peut rapidement être perçu comme un recul pour l’autre. Il faudra agir avec prudence et en s’appuyant sur les consensus qui font la force du modèle québécois.

Finalement, il y a présentement un exercice mené par le gouvernement visant à réviser différentes mesures fiscales et crédits d’impôts offerts au Québec, destinés aux entreprises notamment. Alors que le fardeau fiscal est déjà élevé, plusieurs créneaux économiques ont pourtant besoin de ces aides de l’État pour atténuer ces impacts, préserver leur compétitivité, voire accroître leur productivité. Cette analyse ne doit pas être effectuée uniquement sous la loupe des finances publiques, et c’est ce qui nous préoccupe, car bien peu d’informations circulent à ce jour, à l’extérieur des murs du gouvernement, auprès de la société civile.

Chose certaine, c’est une rentrée politique chaudement disputée et riche en contenu qui nous attend. Au travers des travaux parlementaires, le développement économique de toutes les régions du Québec doit occuper une place plus importante que jamais, dans les différentes décisions à venir.

Philippe Noël

Vice-président, Affaires publiques et économiques

Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)

 

 

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Renseignements :

Javier Garcia

Attaché de presse

Fédération des chambres de commerce du Québec

  1. 514 844-9571 poste 3586 C. 438 408-3731

javier.garcia@fccq.ca

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