Ressources naturelles et agroalimentaire

Lettres ouvertes

2 novembre 2022

Plaidoyer pour un secteur minier responsable et respecté

Alors que tout le monde reconnaît que les nouvelles technologies propres sont essentielles à la transition vers une économie plus verte, le Québec vit depuis plusieurs années une opposition quasi-systématique au développement de ses ressources naturelles. Le leadership de la nouvelle ministre des Ressources naturelles, Maïté Blanchette Vézina, sera crucial au cours du prochain mandat pour contribuer à ce débat et positionner l’exploration minière comme maillon essentiel de la transition vers une économie plus sobre en carbone. Bien que nous reconnaissions évidemment la liberté de chaque citoyen ou groupe d’intérêt d’exprimer ses préoccupations ou d’être défavorable à un projet de développement, nous sommes préoccupés par la tournure que prend actuellement ce débat.

Ainsi, nous retrouvons régulièrement dans les médias et les réseaux sociaux un argumentaire empruntant des raccourcis avec les faits et les connaissances scientifiques. Une affirmation approximative manquant de données et mêlant différents concepts devient une vérité reprise en boucle. L’enjeu n’est pas un manque d’informations, mais bien la diffusion de celles-ci. Régulièrement, les informations factuelles issues du travail rigoureux effectué par l’État québécois sont éclipsées dans le débat public au profit du point de vue subjectif de certains individus, donnant ainsi une seule vision du sujet.

Le défi du prochain ministre sera donc de communiquer une information pertinente et précise sur l’encadrement des activités minières et sur la mise en place de pratiques modernes, incluant le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes. Trop souvent, ce défi se heurte principalement au phénomène du “Pas dans ma cour”. C’est en effet une réalité de plus en plus présente pour tous les secteurs d’activité, pas seulement pour la filière minérale.

Les gens disent oui à la transition énergétique, à l’électrification des transports ainsi qu’à nos précieux cellulaires, tablettes et autres conforts modernes. Cependant, toutes ces innovations nécessitent des métaux et des minéraux en quantité croissante, c’est inévitable. Le choix est donc entre produire davantage au Québec, une juridiction disposant d’un encadrement extrêmement rigoureux et d’une source d’électricité propre et renouvelable, ou d’importer davantage en provenance de contrées lointaines, produisant plus de GES et avec des règles environnementales moins sévères. Ainsi, l’opposition des citoyens à un projet ne relève plus de la question du développement durable et responsable, mais bien de l’emplacement du projet qui pourrait porter atteinte à un cadre de vie, basé sur les connaissances, ou pas, du projet.

Il est impératif de bien informer et expliquer les initiatives. Les entreprises d’exploration, qui sont très majoritairement des PME québécoises, sont toujours disponibles pour présenter leur projet, échanger, entendre les préoccupations et mettre en place des mesures de mitigation. Dans le processus minier, il y a également plusieurs étapes où les citoyens peuvent prendre connaissance des projets et exprimer leurs préoccupations. Il s’agit également d’un défi à relever par le gouvernement de communiquer adéquatement sa vision du développement et cela implique également de rectifier les faits quand cela s’avère nécessaire.

Cosignataires :

 

Valérie Fillion

Directrice générale, Association de l’exploration minière du Québec

Charles Milliard

Président-directeur général, Fédération des chambres de commerce du Québec

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